KINSHASA, 14 mars 2006 (AFP) - "Nous allons aller aux élections", a déclaré mardi Etienne Tshisekedi, dirigeant de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, opposition), s'adressant à quelques centaines de partisans venus réclamer sa candidature à la présidentielle, a constaté l'AFP.

"Nous allons aller aux élections, parce que nous avons combattu pour la démocratie. Mais pas par la tricherie, par par des voies détournées", a-t-il lancé en lingala (une des quatre langues nationales de République démocratique du Congo) depuis le parvis de sa résidence de Kinshasa.

Le dirigeant du principal parti d'opposition congolais n'a toutefois pas précisé s'il serait lui-même candidat à la présidentielle du 18 juin.

Il a annoncé qu'il devait rencontrer mardi soir Jean-Marie Guéhenno, le secrétaire général adjoint des Nations unies en charge du département de maintien de la paix, et qu'il attendait de lui des "réponses" après les requêtes de l'UDPS.

Après avoir appelé jusque fin décembre au boycott du processus électoral, l'UDPS a annoncé début janvier sa participation aux élections et réclame depuis d'être associée aux organes de contrôle de ce processus, tout en exigeant la réouverture des centres d'inscription pour ses partisans.

Cette dernière demande a d'ores et déjà été rejetée par la Commission électorale indépendante (CEI) de RDC, qui a expliqué que le calendrier électoral, très serré, ne permettait pas de rouvrir tous les bureaux, tout en offrant la possibilité aux membres de l'UDPS souhaitant participer aux scrutins de retirer leur carte d'électeur au moment où ils déposeraient leur candidature.

"La communauté internationale a intérêt à ce que l'UDPS participe à ces élections pour la crédibilité de l'ensemble du processus", a prévenu M. Tshisekedi.

Le vieil opposant au régime de Mobutu a été longuement acclamé par la foule, qui scandait: "sans Tshisekedi, pas d'élections".

"Si nous sommes là aujourd'hui, c'est parce qu'il est le seul homme à ne pas avoir volé, le seul à avoir le sens du bien commun, le seul capable de construire un Etat de droit. Sans lui, il n'y aura pas d'élections, ce sera l'Irak ou l'Afghanistan", a déclaré à l'AFP José Bintu, 36 ans, un militant de l'UDPS.

"Un fruit ne tombe que quand il est mûr, mais ici, mûr ou pas, le fruit finira par tomber. Nous avons eu assez de dictateurs et ils ont fini par partir", a ajouté un autre militant, Edmond de Valery (45 ans), déplorant que la communauté internationale soutienne "si visiblement" le président actuel, Joseph Kabila.

Les militants de l'UDPS ont également annoncé qu'ils préparaient une marche pacifique le 22 mars à Kinshasa, où leur dernière manifestation, le 10 mars, avait été violemment réprimée par les forces de police.