Une "caravane motorisée" d’une vingtaine de kilomètres est partie vers 14 h 00 (heure locale) du quartier sud-oriental de Kingasani et se dirige en ce moment même vers sa destination, la zone de Royal, dans le centre de Kinshasa. Cette manifestation rassemble les partisans de plusieurs partis politiques, Udps en tête (le parti d’Étienne Tshisekedi) pour réclamer encore une fois la tenue de concertations politiques visant à un apaisement du climat avant le premier tour des élections présidentielles et législatives du 30 juillet. Selon des sources locales de la MISNA, un grand nombre de partis – y compris le Mlc du vice-président (et ancien chef rebelle controversé) Jean-Pierre Bemba et le Rcd-Goma (ancienne rébellion soutenue par le Rwanda et dirigée par le vice-président Azarias Ruberwa) font partie du cortège. Un moment de tension a été signalé par des sources de la MISNA à la hauteur de la 9ème rue Limete, quand le gouverneur Kimbembe est intervenu pour bloquer les manifestants à pied, affirmant que la caravane avait été autorisée pour les véhicules à moteur. L’Udps critique depuis le début la gestion du processus électoral jugé peu crédible et a déjà boycotté le référendum constitutionnel de décembre dernier et les opérations d’enregistrement des électeurs. Le parti, qui entend mener encore d’autres manifestations dans les prochains jours, a choisi de ne pas se présenter aux élections historiques du 30 juillet, dont découleront les institutions successives au gouvernement de transition présidé par Joseph Kabila, candidat à sa propre succession. Une succession qui ne sera pas effective avant le début de l’an prochain, si l’on en croit les indiscrétions sur le calendrier électoral révélées par Aldo Ajello, représentant de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs. Bien que la Commission électorale indépendante n’ai pas officiellement communiqué de dates, M. Ajello a déclaré en conférence de presse à Bruxelles que la proclamation des résultats du premier tour des présidentielles et législatives se ferait le 14 septembre, un éventuel second tour des présidentielles le15 octobre, en même temps que les élections provinciales, avec l’annonce des résultats finaux le 30 novembre. Pour toute la durée de cette longue période de scrutin, 800 soldats européens seront basés à l’aéroport de Ndolo, dans la capitale Kinshasa, ont annoncé les deux généraux – l’Allemand Karlheinz Viereck et le Français Christian Damay – qui dirigeront les opérations de l’Eufor, le contingent européen, qui disposera également d’une réserve de 1.200 soldats du Gabon et d’environ 1.500 autres éléments en Europe. L’Eufor ne devrait pas intervenir dans l’Est du Congo, qui est pourtant la plus troublée et la plus difficile à contrôler, encore terrain d’action de milices armée. La sécurité de la région devrait être laissée aux bons soins de l’armée congolaise et de la Monuc, les casques bleus de la mission onusienne, dont 7 sont d’ailleurs retenus en otages par une faction rebelle en Ituri, un district de l’Est, depuis plus de 15 jours. L’Eufor, ont fait savoir les généraux européens, sera prête à combattre si elle est attaquée ou si sa liberté de mouvement est limitée et à recourir aux Mirages de l’aviation française si la tension monte. [CC] |