samy musampa batenababo![]() Inscrit le: 08 Aoû 2006 Messages: 111 Localisation: BELGIQUE |
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16 mai 2007
De la religiosité à la libération du peuple congolais
Commentaires sur De la religiosité à la libération du peuple congolais
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- Re: Blaise MANTOTO: LE PRINCIPE DE LA LAÏCITÉ DE L’ÉTATD’abord une remarque, que je ne veux en aucune façon polémique : il m’avait semblé que la position de l’UDPS était le désengagement du processus politique en cours en RDC. Position qui rejoindrait la position des églises de réveil que vous condamnez pourtant. Peut-être que la position de l’UDPS a changé sans que je m’en rende compte—et dans ce cas, j’applaudis tout de suite votre condamnation du dilettantisme politique qui serait encouragé par ces groupes religieux.
Mais là où je disconviens avec votre position, c’est quand vous encouragez ces mouvements religieux à s’ingérer activement, en tant que groupes, dans les questions politiques. C’est une chose que d’encourager les « croyants » en tant que citoyens à prendre une part active dans les affaires de la cité dans des groupes de société civile ou des groupements politiques. Et vous faites vous-même mention de certains mouvements religieux qui ne seraient que des pions au service du pouvoir en place. Qu’est-ce qui empêcherait ceux que vous appelez des « tenanciers des boutiques spirituelles » de jouer le même jeu de l’autre côté du terrain ? Pire, vous nous apprenez qu’il y aurait même des « mouchards » parmi eux, ce qui ravale ces gens au niveau des délateurs honnis dans toutes les sociétés respectables du monde.
C’est pour cette raison que les grandes démocraties occidentales ont érigé le principe de la séparation étanche des églises et de l’Etat. Et vous employez, à raison, le temps de l’indicatif imparfait pour décrire l’« histoire très christianisée » durant laquelle dans les pays occidentaux « l’église et l’Etat se confondaient ». Eh bien, quand l’église et l’Etat se confondaient, c’étaient des régimes monarchiques et totalitaires dans lesquels la religion du Roi était la Religion officielle du pays et de chaque citoyen. Et gare au citoyen qui s’avisait à afficher une autre religion—là où cette alternative pouvait exister. Je ne vous rappellerais pas ici les tortures et les crimes commis par l’Eglise Catholique au cours de l’Inquisition avec, entre autres, le bûcher pour ceux déclarés « sorciers » ou « possédés par les démons »—surtout les femmes, comme Jeanne d’Arc. Je ne vous rappellerais quand même pas les guerres de religion en France entre Catholiques et Protestants—avec le Massacre de la Saint-Barthélemy, épuration religieuse des Protestants orchestrés par le Roi de France. Je ne vous rappellerais non plus le nom de tous ces savants dont les découvertes contredisaient les doctrines de l’Eglise et qui étaient condamnés à la peine de mort ou excommuniés… C’était l’intolérance la plus sauvage ! C’est l’intolérance la plus sauvage même aujourd’hui—regardez les théocraties de l’Iran et de l’Arabie Saoudite avec leur sharia, ou l’Afghanistan à l’époque des Talibans—les fameux « étudiants en théologie », ou encore Al Qaeda, la Lord Resistance Army de John Kony en Ouganda, ou, plus près de chez nous, le « Bundu dia Kongo » que vous embrassez, me semble-t-il, sans en connaître le précepte fondamental qui est le suivant : l’érection d’une théocratie Kongo sur le territoire de l’ancien territoire Kongo (qui comprend le nord de l’Angola et le sud du Congo-Brazzaville) parce que ce groupe ethnique est l’heureux élu qui devra se séparer de la RDC pour y vivre dans une utopie messianique ! Comme vous pouvez l’imaginer, les Bakongo libres-penseurs n’auront pas droit de cité dans ce royaume (« bundu » en Kikongo signifie bien « royaume »).
La « laïcité » que vous invoquez en passant a été justement introduite avec le Siècle des Lumières au 18ème Siècle qui a érigé la Raison et l’Humanisme dans les affaires humaines—pour ainsi en arriver à la tolérance religieuse, philosophique, et à la connaissance scientifique. On a d’ailleurs appelé ce siècle Le Siècle des Philosophes, siècle à partir duquel on a commencé à voir ce qu’était vraiment la religion : un tissu d’histoires à dormir debout, sans tête ni queue, sans aucune emprise sur le réel…
La laïcité est bien inscrite aujourd’hui dans la Constitution de la République dans laquelle il est bien marqué qu’il n’y a pas d’église d’Etat—chrétienne ou autre.
Et n’oubliez surtout pas que dans un pays moderne, il y a une bonne partie de la population qui ne croit pas en vos bondieuseries ! Qu’est-ce que vous allez en faire ? Pour finir je vous cite le titre du récent livre de Christopher Hitchens qui devrait bien passer pour le slogan des libres-penseurs et des athées partout dans le monde : « Dieu n’est pas Grand : Comment la Religion Empoisonne Tout ».
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