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16 mai 2007

De la religiosité à la libération du peuple congolais

samy musampa batenababo



Inscrit le: 08 Aoû 2006
Messages: 111
Localisation: BELGIQUE


D’après une enquête menée en 2005 dans la ville de Kinshasa par le REEJER (Réseau des Educateurs des Enfants et Jeunes de la Rue) en collaboration avec quelques étudiants de l’enseignement supérieur et universitaire de Kinshasa, il existerait en moyenne 300 églises de " réveil " par commune.

Ces églises incitent , pour la plupart, leurs adeptes à prendre de la distance vis-à-vis de la politique en s’appuyant sur l’ ingénieuse déclaration de Jésus résumée en ces termes: " Donnez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu " interprétée de manière abusive pour leur dire « laissez la politique aux politiciens , ne vous immiscez pas »

Cette parole du Christ doit être replacée dans son contexte pour en appréhender la motivation. A ce propos, Jean Duquesne écrit dans son ouvrage intitulé « Jésus » : « On connaît l’histoire : Jésus évoque le règne de Dieu, a donc le regard tourné vers l’essentiel, et on vient lui parler de ce qui est transitoire – important certes pour les juifs qui supportent mal leur sort, l’occupation de leur pays, il le sait bien – et d’un aspect particulier de ce transitoire : « est-il permis de ou non de payer l’impôt à César ? Une question piège, nul ne l’ignore. Répondre qu’il faut payer l’impôt, c’est se faire considérer comme un sujet docile de l’occupant, voire un collaborateur actif. Répondre le contraire, c’est se ranger parmi les héritiers de Juda le Gaulonite, qui avait recommandé de ne pas payer l’impôt. Jésus s’en tire en montrant une pièce : « De qui est cette image ? – De césar ­ - Eh bien, donnez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Jean Duquesne, Jésus, p. 185)

Cette déclaration ne peut pas être interprétée comme un appel solennel du christ à la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Sinon comment comprendre que dans l’histoire très christianisée des pays occidentaux , l’église et l’ Etat se confondaient. Que le pouvoir religieux régentait la vie politique, l’organisation de la cité ? Si dans l’histoire très christianisée des pays occidentaux , l’église devait s’en tenir à l’interprétation littérale de cette déclaration, elle se serait abstenue d’incarner l’Etat. Il est à noter que la laïcité prônée dans certains états occidentaux, de nos jours, se fonde sur bien d’autres considérations que celles liées exclusivement à la déclaration de Jésus susmentionnée.

C’est dire que la Séparation de l’Eglise et de l’Etat n’a pas son soubassement dans cette déclaration habile de Jésus face aux harcèlements de ses détracteurs. Il est donc inapproprié de s’en servir pour freiner la dynamique de participation de tout un peuple, à l’édification de son bien-être économique et social, en lui inculquant de se désintéresser de la politique.

Les églises dites de réveil, porteuses pour la plupart, de cette interprétation erronée, tronquée, démobilisatrice, profitant du dénuement du peuple congolais, l’enferment dans un conditionnement avilissant du type « Dites Amen, mon frère et ma sœur » au lieu de susciter en lui, l’éveil de l’esprit critique et d’analyse indispensable à une prise de conscience des enjeux liés à son avenir, à celui de ses filles et fils et à celui de son territoire en occupation progressive par des armées étrangères : angolaise, rwandaise, ougandaise, burundaise.

Ce qui est paradoxal dans le chef de certains de pasteurs tenanciers de ces boutiques spirituelles à but lucratif, c’est que tout en se réclamant apolitiques, ils sont devenus des lieutenants ou des généraux au service du pouvoir de Kinshasa. Ils pactisent avec ces politiques véreux qui paupérisent le peuple congolais en échange de l’endormissement de ce dernier, au nom de cette interprétation tronquée de la réaction du Christ. Ces pasteurs « collabo » ne s’interrogent pas quand il s’agit de faire des affaires nébuleuses avec le régime de Kabila. Pourquoi leur foi ne leur interdit pas de se remplir les poches avec l’argent de César, plutôt de Joseph Kabila et de sa bande ? Alors pourquoi contraindre leurs adeptes à se désintéresser de la politique si eux- mêmes y sont très attachés, si eux-mêmes en sont des mouchards ?

Il me semble que le temps est venu pour ces pasteurs et ces églises d’intégrer désormais dans leur mission apostolique et prophétique, la lutte pour la libération du peuple congolais comme l’ont fait jadis Kimpa Vita, Simon Kimbangu, cardinal Malula, cardinal Etsou …ou encore comme le font de nos jours, Bundu dia Kongo sous l’instigation de Ne Muanda Nsemi, l’église catholique par l’entremise du Conseil Episcopal National Congolais (Cenco) ou encore par celle de communautés ecclésiales vivantes de base (CEVB)…

Cette lutte devra s’inscrire dans une perspective de démocratie participative, c’est à dire dans une dynamique consistant à inciter les croyants, les chrétiens… à s’intéresser voire se réapproprier le contrôle de la gestion politique du pays, à exiger des politiques des engagements précis sur des questions liées au bien-être social de la population, à se réserver le droit démocratique et constitutionnel de poser des actions concrètes et d’envergure pour faire pression sur les gouvernants. On se souviendra que la marche de chrétiens du 16 février1992 avait montré, en son temps, que les chrétiens mobilisés pouvaient faire bouger bien des choses. C’était l’initiative d’un groupe de religieux et intellectuels laïcs, tous catholique, dans le cadre du groupe « Amos » . Pourquoi pas s’inspirer de cette initiative aujourd’hui ?

C’est dans ce cadre que nous saluons l’initiative de l’Abbé Nestor Ndalibandu visant essentiellement l’implication de la population dans la surveillance de la gestion des gouvernants à travers la mise en place des comités locaux de pression. Nous espérons que cette initiative de l’église catholique de Kindu ne soit pas que du verbiage ou encore une entreprise satellites du pouvoir à l’image de la CEI de Malu Malu.

Ainsi, nous en appelons à la hiérarchie des églises : catholique, protestante, indépendante ou de « réveil » sans oublier les imams, de faire prendre conscience aux croyants, aux chrétiens que la reconstruction du Congo-Kinshasa ne peut se faire sans leur implication active dans la surveillance de la gestion du pays et la dénonciation de toute mauvaise gouvernance au travers des « actions-citoyen » concrètes et d’envergures. C’est ainsi que l’on passera entre autre de la religiosité à la libération tous azimuts, du peuple congolais.
                                                                                                          
Blaise B.MANTOTO
Courriel : bula_mantoto@ yahoo.fr

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SAMY MUSAMPA BATENA BABO
email;sammusamusampa@hotmail.com
Dynamique UDPS Liege/Federation BELUX
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Commentaires
E
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N
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K
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T
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C
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