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19 juin 2009

De l’Iran , il faut tirer des leçons …

De l’Iran , il faut tirer des leçons …

L’Iran est à feu et à sang depuis l’annonce officielle de la victoire à l’élection présidentielle du président sortant Mahmoud Ahmadinejad sur son rival Hossein Moussavi. Après les images d’une nation unie face aux pressions occidentales sur les suspicions au sujet de l’enrichissement de l’Uranium à des fins militaires, place aux images de soulèvement populaire pour dénoncer ce que l’opposition qualifie d’élection truquée, préparée et organisée sans aucune transparence depuis deux ans par le pouvoir sortant en vue de se maintenir. Ce soulèvement populaire suscitant mort d’hommes, arrestations, mise en garde des médias …, et malgré tout, ne connaissant, aucun essoufflement, traduit la détermination d’une majeure partie de la population iranienne de voir triompher la transparence et la vérité des urnes.

Et quelles leçons le Congo-Kinshasa peut-il tirer de ce qui se passe en Iran ?

Quelle leçon, disions-nous,  au regard du rejet manifeste par la majorité présidentielle au parlement congolais de souscrire à l’idée de l’avènement d’une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) réellement indépendante de son chef Joseph Kabila ? Ce rejet, n’augure-t-il pas un manque de volonté politique de faire triompher la transparence dans la perspective de l’acceptation par tous, de la vérité des urnes aux élections locales puis à celles 2011 ? Faut-il y avoir déjà les germes d’une contestation certaine des résultats des urnes ?

Au regard de l’évolution des débats sur la loi devant régir le fonctionnement de la CENI, structure constitutionnellement habilitée à organiser les prochaines élections, il y a lieu de constater jusque-là toute la nébulosité autour de cette question. La disposition contenue dans cette loi selon laquelle, c’est au président de la république qu’il revient de désigner les membres du bureau de la CENI, consacre la subordination de cette structure à Joseph Kabila. Et quid de son indépendance ? On s’achemine vers une CENI clone de l’actuelle Commission Electorale Indépendante (CEI) dont la direction a été confiée à un des pions de la communauté internationale et de Joseph Kabila, l’Abbé Malu Malu.

Le peuple congolais se rappellera qu’en 2006 grâce à la partialité de ce dernier et la complicité de la communauté internationale, la vérité des urnes avait été travestie pour donner lieu au triomphe électoral de Joseph Kabila. Et aujourd’hui, le camp présidentiel qui compte sur son poids numérique au parlement pour faire passer en force la loi sur le fonctionnement de la CENI, en dépit de certaines de ses dispositions compromettantes et partisanes, ( comme celle évoquée ci-haut), doit tirer les leçons de ce qui se passe en Iran.

Et des leçons, s‘agissant du scrutin à venir au Congo-Kinshasa, la communauté internationale, les partis politiques de l’opposition, le peuple congolais, la diaspora congolaise … doivent en tirer avec tout le sérieux possible.

La communauté internationale doit réaliser qu’au Congo-Kinshasa, l’enjeu pour les prochaines élections locales, législatives, présidentielles, est avant tout l’avènement d’une CENI, totalement indépendante déterminée à conduire en toute transparence toutes les opérations et engagements liés au scrutin à venir. Dans ce contexte, la communauté internationale ne devra pas se restreindre au rôle de pourvoyeur des fonds, certes indispensable. Elle doit, en outre, se préoccuper déjà en amont de la matérialisation des conditions d’organisation susceptibles de garantir cette indépendance et transparence. D’où l’impérieuse nécessité d’exercer, dès à présent, de fortes pressions sur le régime Kabila, pour que la CENI soit mise en place rapidement et rassure le peuple congolais au sujet de son indépendance. Il est donc de la responsabilité de la communauté internationale de mesurer les conséquences d’une prochaine élection locale, législative et présidentielle truquée, après la fraude massive de 2006 cautionnée par elle au profit de son candidat favori, Joseph Kabila.

Pour les partis politiques de l’opposition, la leçon se résume en cette phrase : « une victoire électorale incontestable, on ne se la fait pas voler » En 2006, la pression exercée par la communauté internationale sur Jean Pierre Bemba, pourtant vainqueur de l’élection présidentielle, ont conduit ce dernier à faire des concessions, qui se sont révélées compromettantes ensuite pour le pays et son avenir politique. Et le peuple congolais a été abandonné à lui-même. Il appartient donc aux partis politiques d’en tirer la leçon pour les échéances électorales à venir.

Quant au peuple congolais présent au pays ou à l’étranger, s’inspirer de la détermination, la mobilisation, la vigilance tous azimuts, dont continue à faire preuve le peuple iranien, conscient que son rôle est déterminant dans le choix de son avenir. C’est cela la leçon à retenir. C’est donc maintenant que le peuple congolais doit se montrer vigilant et attentif surtout au vu de l’évolution des débats sur la loi devant régir le fonctionnement de la CENI. Face à la volonté affichée de la majorité présidentielle de faire de Joseph Kabila   juge et partie du  jeu électoral prochain, le peuple congolais ne devra pas hésiter un seul instant à descendre dans la rue, pour montrer au monde sa détermination à s’approprier l’avènement d’une CENI totalement indépendante et transparente dans ses actes. Ce serait une façon de prévenir les puissances occidentales et leur pion Joseph Kabila que cette fois-ci le peuple congolais ne laissera personne lui voler son vote.

Blaise B. Mantoto

Courriel : bula­_mantoto@yahoo.fr

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